Laurent a commencé à bricoler un détecteur de métaux il y a deux ans, maintenant, il se spécialise dans la recherche d’« objets perdus »

Publié par Bastien Doras, le 3 mars 2023   680

Laurent Goldbert a commencé à jouer avec un détecteur de métaux il y a deux ans, afin de mieux comprendre le passé de sa ville Saint-Paul-lès-Romans. Sa préoccupation l’a poussé à proposer ses services à ceux qui avaient égaré des objets de valeur, de retrouver des pièces agricoles ou débarrasser les déchets métalliques accumulés avec le temps dans les champs des agriculteurs, très demandeur de ce service.

Il a découvert un certain nombre d’objets intrigants, dont des médailles de guerre perdues depuis longtemps. Sa capacité à trouver des métaux précieux a fait de lui un drôle de héros communautaire, qui permet aux gens de retrouver des traces oubliés des familles qui font appel à ses services.

Une demande de plus en plus récurrente sur les réseaux sociaux pour retrouver des objets égarés

Il n’est pas rare de croiser Laurent au bord des champs. “Je fais ça depuis environ deux ans… Mais en seulement deux ans, j’ai probablement passé 50 ans à détecter” déclare-t-il. “Je suis obsédé ; je sors cinq, six, sept jours par semaine, parfois huit…, dix heures par jour”.

Lorsque des personnes écrivent sur la perte d’objets précieux sur la Drome, M. Goldbert est fréquemment mentionné sur les réseaux sociaux. Lorsque Mariane Rostarque, habitante de Bésayes, a perdu une bague fiançailles dans un champ, à la suite de travaux de mise en place de barrières métalliques nécessitant de placer sa précieuse alliance dans sa poche, elle ne s’attendait pas à la revoir.

“Quand j’ai essayé de remettre ma bague, j’ai réalisé qu’elle n’était pas dans ma poche, et j’ai pensé, oh mon Dieu, je l’ai fait tomber sur ce champ”, a-t-elle expliqué.

“Pour être honnête, je ne m’attendais pas à ce qu’on la retrouve”.

Mme Rostarque a acheté la bague à l’étranger, ce qui rend son remplacement impossible.

Après de nombreuses tentatives infructueuses pour la retrouver, elle s’est tournée vers les réseaux sociaux et a publié un message sur un groupe Facebook de prospecteurs de métaux.

J’ai vu après avoir posté que beaucoup de gens avaient mentionné “Laurent le détective” et que c’était peut-être un travail pour lui”, a ajouté Mme Rostarque. Mme Rostarque l’a appelée immédiatement et lui a proposé des services gratuits.

La bague a été découverte cinq minutes après son arrivée sur le bord du champ dans un des fossés. Mme Rostarque n’arrivait pas à y croire.

“J’étais stupéfaite, surprise et ravie. Je n’avais aucune idée de la rapidité avec laquelle il allait la retrouver et s’il allait la retrouver.”

Suzie et Mathieu Suron, deux autres habitants de Saint-Paul-lès-Romans, connaissent la capacité de M. Goldbert à retrouver des objets que l’on croyait disparus par leurs propriétaires.

“Notre enfant a égaré une de mes bagues du Guatemala, et nous avons cherché partout”, explique Mme Suron.

“Même après avoir loué notre propre détecteur de métaux, nous ne l’avons pas trouvée !”

Ils ont tout de suite su qui contacter.

“Nous avons craint que la bague soit perdue à jamais, mais Laurent est arrivé et l’a découverte en 30 secondes”, a expliqué Mme Suron.

Liens avec la communauté et récompenses personnelles

Le loisir de M. Goldbert s’est transformé en un service communautaire, ce qui rend ses chasses au trésor quotidiennes encore plus gratifiantes.

“Ce que j’apprécie vraiment, ce sont les gens qui s’arrêtent pour discuter avec moi”, remarque-t-il.

“Je n’ai jamais aimé apprendre, et pourtant j’apprends toujours en détectant… Si je peux, j’aime donner aux personnes du voisinage une petite leçon d’histoire.

“J’ai constaté à quel point cela m’a rapproché des gens de la commune. Retrouver des objets égarés m’a encore plus aidé.”

La collection personnelle de M. Goldbert est exceptionnelle.

Des pièces de monnaie aux médailles militaires disparues depuis longtemps, son plaisir quotidien vient du fait qu’il ne sait pas ce qu’il va dénicher.

“C’est un peu comme la pêche : parfois, on attrape quelques poissons et parfois, on en attrape un énorme. Il déplore cependant cette stigmatisation des pouvoirs publics à être catalogué comme pilleurs sachant que lorsqu’il se balade, il n’y a aucune preuve ni aucune documentation prouvant que ces lieux sont des sites archéologiques et qu’en plus de 300 ans d’existence des services archéologiques, jamais aucun archéologue n’a foulé ces champs avant lui.

M. Goldbert attribue également à cette activité l’amélioration de sa santé mentale.

“Je suis enclin à la dépression depuis la perte de mon emploi, étant proche de la retraite, ou peu importe comment vous voulez l’appeler, et j’ai trouvé que c’était un traitement fantastique”, a-t-il expliqué.

“Vous savez à quel point c’est zen ? Vous êtes juste dans le présent maintenant.”

Bien que ses services de prospection de M. Goldbert soient gratuits, Suzie Suron a trouvé sa récompense préférée pour ses efforts.

“Il adore les pains au chocolat !” dit-elle.

Sachez qu'il existe un annuaire SOS objets perdus pour faire appel à un prospecteur afin qu'il vous aide à retrouver vos objets égarés : suivez ce lien.